Dans un cours de Somayog, chaque exercice a sa place et sa fonction. Le Somayog est une technique stratégique qui vise des points très précis d’apprentissage.
Le Somayog fusionne l’art ancien des étirements et des postures du hathayog (hatha yoga) avec l’éducation somatique et la pratique d’auto-ajustement de la colonne vertébrale. La combinaison dynamique et harmonieuse de ces trois approches maximise leur impact respectif sur le corps physique et sur le corps prânique.
Le Somayog scanne très précisément le corps pour détecter et relâcher les tensions involontaires et inconscientes activées par les réflexes de survie sous l’effet du stress ou dans des mémoires de traumas. C’est un système complet en lui-même de détection et de solution de problèmes qui permet de déterminer dans quelle direction et à travers quelles étapes approcher la pratique d’un travail conscient sur le corps.
C’est un yoga libérateur et transformateur, tout en finesse qui harmonise le dense et le subtil en reliant les aspects dits externes et internes de la pratique du Yog.
La présence au corps, la cité des cellules
Le Somayog c’est avant tout la pratique d’une présence lucide au corps, la cité des cellules. Cette présence-même est l’aasan (asana), ou la posture de base, qui permet d’être parfaitement à l’écoute de son corps, de l’habiter harmonieusement et de la transformer avec cohérence.
Loin d’être un dressage auquel le corps adhère ou résiste, le Somayog s’appuie sur cette présence intelligente et cohérente au corps qui l’ouvre, l’aligne et le libère de l’intérieur.
Qu’est-ce que le corps ?
Pourquoi aborder ce sujet ainsi ? Il semble que tout le monde soit bien au courant de ce qu’est le corps… Justement non ! Dans le sens où, à moins de le cultiver, nous vivons rarement dans un ressenti juste du corps. Nous vivons souvent sans le réaliser dans un ressenti de projections psycho-socio-émotionnelles qui colorent et perturbent le corps dans son ensemble et notamment la respiration. C’est ce que nous appelons en Somayog vivre dans le corps de survie (le stress) et qui nous empêche de vivre dans le corps de délice (la paix).
Être totalement présent à son corps dans une bienveillante neutralité, comme on peut l’être dans une relaxation profonde où on est le Témoin du corps est la base du Yog. L’effort juste en Yog c’est retrouver l’alignement avec la dimension de l’Être et la laisser œuvrer. Bien sûr les capacités physiques vont être développées dans certains aspects de maîtrise du corps, mais toujours en connexion avec soi, dans la sagesse et le respect.
Quand on parle de connaître son corps en Somayog, cela n’est pas un concept flou. C’est une approche très spécifique qui démonte les habitudes de la culture collective où les postures sont abordées de l’extérieur pour un résultat visible, peu importe si on force le corps, peu importe si on ignore l’alignement ou si on crée des résistances et des compensations. Cette brutalité par rapport à notre corps est une approche primaire sans finesse qui crée des nœuds dans le corps et tout l’ensemble du système nerveux. Copier les postures sans entrer dans l’intériorité du corps, ce n’est pas l’esprit du Yog.
En Somayog, on revient au corps de délice. On apprend à démonter le rapport de force au corps et/ou le rapport inconscient au corps. Dans cet esprit, on développe une compréhension des bonnes et mauvaises douleurs. Parfois, ponctuellement, il est nécessaire de traverser brièvement la douleur, comme dans certains ajustements. En Somatique en revanche, il faut toujours exécuter les exercices en dessous du seuil de la douleur par des répétions lentes et continues pour restaurer la longueur de repos des muscles. Notre culture collective, nous influence à vouloir pousser dans la douleur, mais dans le travail somatique c’est contreproductif car cela renforce les réflexes de trauma, de feu vert et de feu rouge sans permettre la reprogrammation du cerveau limbique visée par les exercices.
Le Somayog privilégie le retour aux bases dans tous les exercices. Par exemple, dans les étirements, on apprend à discerner ce qui est douleur, donc limite réelle, ou peur de la douleur sans qu’il y ait douleur, donc limite énergétique. Cette peur somatisée est liée à la survie, elle ankylose insidieusement le corps, l’exercice nous donne une opportunité de la voir. En rétablissant un rapport juste au corps, le corps de délice se révèle et les étirements se développent sans qu’il n’y ait aucune nécessité de forcer. Avez-vous déjà vu un chat s’étirer dans la douleur ? Seul un être humain peut avoir une idée aussi saugrenue !
Comment se manifeste la puissance de la douceur en Somayog ?
La douceur est ressentie lorsque l’on réussit à éliminer du corps Les sources de conflits comme par exemple : •les tensions neuromusculaires involontaires de muscles antagonistes dues aux réflexes de feu rouge, de feu vert et de trauma, •les distorsions dans l’image corporelle, •les adhérences du tissus conjonctif dans les muscles et les articulations, •les compensations musculaires qui nuisent à la posture, au bienêtre, à la respiration libre, •les divers traumas et blessures physiques, mentales ou des mémoires émotionnelles conscientes et inconscientes. Le Somayog est rempli d’outils, de trucs pratiques, simples et efficaces pour améliorer, transformer et libérer les blocages, les nœuds, les tensions, les réactions de spasmes, les alignements compromis et retrouver le chemin du corps conscient.
Il s’agit d’une transformation évolutive, progressive et consciente dans laquelle les élèves sont guidés graduellement selon leurs besoins et leurs capacités. C’est une pratique qui commence sur le tapis et se prolonge dans la vie courante au quotidien.
Le Somayog regroupe cinq grandes lignes de pratiques :
A/ Pratique de l’entrainement du système sensitivo-moteur (Somatique), B/ Pratique de l’ajustement postural et structurel de la colonne vertébrale, C/ Pratique d’étirements articulaires et musculaires isolés ou combinés (Hathayog), D/ Pratique de l’engagement musculaire (Hathayog, Kinésiologie), E/ Pratique de l’absorption méditative (Kriyaa yog, Méditation, Samaadhi).
A/ Pratique de l’entrainement du système sensitivo-moteur (Somatique)
La partie Somatique du Somayog permet de conscientiser et relâcher l’emprise du stress sur le système neuromusculaire. Le stress se manifeste sur trois modes de réflexes de base : le réflexe de feu rouge (la réaction de retrait), le réflexe de feu vert (la réaction d’action) et le réflexe de trauma (la réaction de se protéger contre la douleur) qui sont exposés, détectés et relâchés par les exercices. Ces exercices visent aussi à rectifier l’image corporelle, un terme technique qui signifie la cohérence entre la perception de l’alignement du corps et l’alignement actuel du corps.
Cette pratique passe par la détection systématique et par le relâchement conscient de tensions neuromusculaires inconscientes et involontaires. Ces tensions relèvent de l’amnésie sensitivomotrice et sont causées initialement par une réponse du cerveau archaïque au stress. C’est le mal du siècle, un mal secret et très répandu qui ne ne se détecte pas sur les radiographies. Dans une certaine mesure presque tout le monde en souffre à différents niveaux. Les muscles peuvent rester engagés pendant des jours, des mois, voire des années à cause d’un réglage par défaut qui se produit dans le cerveau limbique. Ces tensions ne disparaissent pas complètement même durant le sommeil profond. À la longue cela cause une détérioration chronique de la posture qui cause une fatigue générale dans le système nerveux. L’apprentissage somatique réduit progressivement ces couches de tensions et redonne mobilité et bienêtre au corps en reprogrammant les ressentis dans le cerveau limbique.
Ainsi le Somayog établit et maintient la structure de l’alignement vertébral à partir de la cultivation de ressentis très spécifiques qui se développent dans le cerveau limbique avec une intervention du néocortex. C’est une véritable reprogrammation neuromusculaire de base du lien corps esprit.
B/ Pratique de l’ajustement postural et structurel de la colonne vertébrale
L’ajustement de l’alignement squelettal en Somayog permet l’entretien d’un alignement postural et structurel optimal de la colonne vertébrale en relation avec les axes du bassin et des épaules. En Somayog on apprends à vérifier et ajuster soi-même son alignement.
Le déliement articulaire et musculaire en profondeur, auxquels ces exercices donnent accès, permet de trouver et d’entretenir un alignement optimal essentiel au bon développement d’aasans plus complexes. Ainsi le tonus musculaire est développé à partir d’une base structurelle rigoureusement correcte qui s’appliquera dans les aasans en extension, en flexion ou même dans l’alignement de base de tadaasan, la posture de la montagne, qui est la base de toutes les postures debout.
À cause d’adhérence du tissu conjonctif, de la présence de réflexe de trauma, il est parfois nécessaire d’avoir une aide extérieure d’étirements assistés par un professeur de Somayog ou de manipulations par un professionnel de la santé.
C/ Pratique d’étirements articulaires et musculaires isolés ou combinés (Hathayog)
Les étirements sont pratiqués en ciblant les zones du corps où la mobilité doit être entretenue et/ou améliorée. Nous adaptons et nous dosons les étirements pour pouvoir les explorer sans provoquer de résistance.
En Somayog, les étirements commencent souvent en isolant une articulation ou un groupe de muscles donné. Chaque partie du corps peut donc être étirée systématiquement, en évitant de renforcer d’éventuelles compensations musculaires et en visant à les désactiver. Dans un deuxième temps, les étirements peuvent être combinés pour en augmenter l’intensité.
D/ Pratique du renforcement musculaire (Hathayog, Kinésiologie)
Le Somayog donne priorité au développement de la force des muscles de gainage pour assurer une bonne posture. Cette pratique du renforcement des abdominaux respecte soigneusement l’équilibre entre les muscles du dos et du ventre qui constitue à la fois le fondement de l’alignement correct de la colonne vertébrale et d’une bonne respiration. En plus des exercices de renforcement, beaucoup d’exercices d’étirements demandent un travail abdominal. Par exemple la série au sol d’étirement des jambes implique une action stabilisatrice des abdominaux, avec un ‘boutonnage’ très spécifique à partir du bas. On engage le périnée et le transverse avant d’engager les obliques et éventuellement le grand droit dans une action isométrique où il conserve sa longueur.
E/ Pratique de l’absorption méditative (Kriyaa yog)
Dans sa dimension la plus profonde, le Somayog est né du samaadhi, ou absorption méditative et il est ainsi en harmonie avec la dimension de l’Être qui est à la fois le but et le chemin du Yog.
Le Somayog déploie naturellement l’absorption méditative même chez les personnes qui ne sont pas des méditants expérimentés. Le Somayog permet également d’atteindre une profondeur inhabituelle dans la relaxation, car la longueur de repos des muscles est restaurée par l’entraînement sensitivo-moteur. Ce qui ne se produit pas même lors du sommeil profond. La relaxation est donc très profonde, très rapidement. Cette relaxation peut être suivie d’une méditation guidée, en fonction des besoins et des préférences des élèves.
La relaxation et la méditation devraient toujours conclure une session de Somayog. D’une part, elles permettent au corps de mieux intégrer de nouveaux ressentis, d’autres part, le but du yoga est le déploiement d’un état autre que celui de l’état de veille qui est directement révélé et accédé en méditation ou en relaxation profonde.
Dans le contexte des formations de professeur, la sagesse qui nait de l’espace méditatif est aussi étudiée à travers les Yog Sutras de Patanjali, l’Écriture du Yog. C’est une compréhension et une intégration des principes yogiques à la vie de tous les jours. Yog en dehors du tapis.
Ancré dans la tradition yogique
Dans la tradition yogique on parle d’aspects internes et externes de la pratique. Le yog (yoga), ou l’aspect dit physique de la pratique est le plus connu du monde occidental, mais il n’est pas un but en soi. Tous les aspects de la pratique convergent à la réalisation de l’Être que nous sommes et qui n’est pas confiné au corps.
Le Somayog est né au cœur d’une tradition millénaire ancrée dans l’expérience de l’absorption méditative, ou samaadhi. Se connaître soi-même dans sa dimension la plus vaste est la raison d’être de la tradition yogique et son plus grand trésor.
Le mot Soma en sanskrit veut dire : le nectar d’immortalité. Le Somayog cultive une alchimie subtile qui révèle les passages secrets vers le délice trop souvent bloqués par l’instinct de survie.
L’Expérience du Somayog
L’expérience du Somayog est une expérience globale dans la lumière de l’Être qui inclut 4 grandes voies, toujours abordées dans les formations :
La voie du corps dans dans la lumière de l’Être
Cette voie regroupe les routines, les exercices, les sessions de groupe, les sessions privées, la lecture du corps, les étirements assistés,
La voix du délice dans dans la lumière de l’Être
Le chant sacré en hindi et en sanskrit et même en français à l’occasion, le chant des mantras, le chant des sûtras,
La voix de l’absorption dans dans la lumière de l’Être
L’étude et la pratique de la méditation et la Sagesse qui se déploie à travers cette pratique ancestrale.
La voix du Satsang dans dans la lumière de l’Être
L’étude de la Connaissance de Soi à travers le Satsang et les sûtras de Patanjali,
Précautions d’usage
Certaines conditions, présentent des contre-indications pour certains exercices. Ces situations doivent absolument être diagnostiquées au préalable par les professionnels de la santé.
Avant d’entamer un programme d’exercice en Somayog ou autres formes de yoga, veuillez vous référer à votre professionnel de la santé. C’est particulièrement le cas, si vous avez des problèmes chroniques ou si vous avez eu des blessures.
Pour les problèmes de dos nous recommandons les experts de la colonne vertébrale de l’institut McKenzie, présents partout dans le monde.